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Veille : les limites des outils Web 2.0 ...
... du moins dans le domaine juridique

Diane Le Hénaff, chef de projet SI documentaire à l’INRA, a mise en ligne une une présentation simple et droit au but sur la veille à la sauce Web 2.0 : Mettre en place une veille optimisée et collaborative (17 janvier 2007).

Elle préconise pour cela essentiellement l’utilisation de deux outils :

Qu’elle détaille dans une autre présentation : Web2.0 : principe et utilité pour les professionnels de l’info-doc, où elle aborde aussi wikis et web services.

Personnellement, dans le domaine juridique, je vois — pour l’instant — plusieurs limites à ce type de veille :

  • souvent, les logiciels standards en entreprise juridique n’intègrent pas de lecteurs de fils RSS. Exemples : pour doter Internet Explorer 6.0 et Outlook 2003 de fonctions de lecture des fils RSS, il faut leur adjoindre des modules payants
  • les éditeurs ne proposent pas tous des fils RSS, loin de là. En juridique, chez les éditeurs privés, on trouve essentiellement les revues de Lextenso, la newsletter Dalloz Actualité et le Journal du droit sur Lamyline Reflex. Du côté des éditeurs publics, c’est mieux [2], mais des acteurs majeurs manquent à l’appel comme Legifrance et certains sites web ministériels. Pour des listes de fils RSS juridiques, voir la présentation d’Arnaud Dumourier (là aussi)
  • le RSS demande un peu de compétences informatiques. Il n’est pas aussi facile à utiliser que le mail. Cela dit, si on est "geek" sur les bords, on peut créer des fils RSS pour toute page web n’en affichant pas puis le transformer si on veut en mail
  • les blogs juridiques [3] ont, par définition, tous leur fil RSS. Et chacun de ces sites est spécialisé sur un domaine du droit. Certes. Mais pour les professionnels du droit, les blogs sont au mieux un lieu de débat, mais pas une ressource de fond validée
  • surtout, les fils RSS ne sont pas paramétrables par mots-clés (comme si on interrogeait une base de données). Certes, des fils par domaine ou par rubrique (comme sur le site des Echos) existent, mais là encore, que de "bruit" : il faut survoler tous les titres diffusés
  • qu’on parle "social bookmarking" (del.icio.us etc.) ou lecteurs en ligne de fils RSS (Netvibes, Google Reader/iGoogle), on a affaire à des applications non intégrées dans l’intranet de la structure (et encore faut il que la structure possède un véritable intranet, dynamique et collaboratif) : c’est mot de passe ou sinon tous les internautes peuvent voir. Et les fonctions collaboratives, malgré le discours marketing, n’y sont pas très développées (par exemple, les niveaux de droits des utilisateurs ne sont presque pas différenciés).

De manière générale, on retrouve ici le fossé existant entre les outils web, ouverts à tous et le plus souvent gratuits voire open source et ceux réseau ou intranet, privés et généralement propriétaires et payants. Le premiers évoluent beaucoup plus vite que les seconds, les influençant. Mais ils font l’impasse sur :

  • l’interconnexion avec les logiciels bureautiques ou professionnels, autrement dit la galaxie Microsoft, les logiciels compatibles MS et les applications intranet et de GED
  • et la gestion des droits d’accès.

Emmanuel Barthe
documentaliste veilleur juridique

Notes

[1Lire notre article RSS ou Le futur de la veille.

[2Vingt-sept sites publics diffusant du RSS, Service-Public.fr 24 février 2006.

[3Voir Juriblogs d’Arnaud Dumourier et son répertoire des blogs juridiques, classés par matière.