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Mais d’où parle precisement.org ?
Motivation, dialogue, tests, argumentation, expérience

Sur ce blog et sur Twitter, souvent, j’évalue des produits, des sites, je porte des appréciations. Ok, je suis documentaliste — mais un documentaliste ne sait pas tout ;-) Alors, les lecteurs, les éditeurs, les legaltech pourraient se dire : « Mais d’où il parle celui-là ? »

Voici ma réponse.

Utilisateur et formateur

Ma première source sur les produits documentaires juridiques — les plateformes des éditeurs et legaltech, les bases de données, les sites web des institutions, les moteurs de recherche, les IA etc. — évidemment, c’est votre serviteur. Je bêta-teste, je pousse les produits dans leurs retranchements. Je compare avec les concurrents. Je prend des notes.

Une fois les produits installés, il m’arrive souvent de former dessus les utilisateurs juristes internes de la structure (avocats, magistrats, étudiants ...). Ce qui nous amène au point suivant dans ce "d’où je parle".

Dialogue et argumentation

Je m’exprime ici, sur ce blog, mais j’écoute aussi — mes utilisateurs et mes collègues sont une source d’information, je n’apprend pas les choses tout seul — et je dialogue. Y compris avec certains responsables de sites publics et avec les éditeurs et les chefs de projet de leurs plateformes. En clair : je porte la voix d’une communauté.

Billets d’humeur mis à part, ce que j’écris est toujours argumenté. Et plutôt trop que pas assez : tests, écoute des collègues, concepteurs et utilisateurs, citations, liens hypertextes, copies écran, notes de bas de page, modification et mise à jour des articles.

Quelques exemples d’où j’ai appris et d’où j’évalue

Expérience : j’ai été un des pionniers du web juridique français. J’ai conçu et publié le premier annuaire de sites juridiques français l’année du lancement de Google — en 1997. Avant cela, je testais les cédéroms bibliographiques à la bibliothèque voisine de Cujas et les bases de données sur Minitel.

UX [1] : je l’ai apprise en créant mon propre site (en 2004) sous le CMS SPIP [2], en étant webmestre et en lisant toutes les semaines pendant deux ans la newsletter Use it ! de Jakob Nielsen, un des "papes" de l’usabilité.

Evaluation de la pertinence des résultats d’un moteur : la pertinence est relative et un exercice difficile. Mais en tant que juriste documentaliste, quand je cherche en droit, je sais très bien si ce que je trouve est pertinent ou pas. Et là, j’ai de quoi évaluer la pertinence des moteurs de recherche et des IA génératives.

Une précision : la pertinence dépend du niveau du lecteur. Mais en droit, je peux avoir trois approches (selon la recherche) : celle du particulier, de l’entrepreneur ou du juriste.

Tout cela se combine avec 30 ans d’expérience en recherche juridique et en tests de sites, bases de données et interfaces de tous types. J’ai commencé à travailler dans la documentation juridique en juin 1993.

Mes buts

Mon but est d’améliorer les produits. Je travaille pour des clients internes [3] (parfois externes) pour qui UX, indexation et machine learning sont une langue étrangère. Pas leur boulot, ni leur tasse de thé — sauf peut-être un juriste sur cent. Mais si les produits sont mieux utilisés, s’ils marchent mieux, eux travailleront mieux.

Un autre de mes buts : améliorer la diffusion du savoir. Là encore, c’est lié à mon métier de documentaliste veilleur.

Enfin, j’adhère — avec des nuances affirmées — à l’idée qu’une meilleure diffusion du droit (open data, open law et open access) assurera une meilleure effectivité de celui-ci. A ce titre, j’oeuvre pour la communauté des juristes et des internautes qui s’intéressent au droit.

Emmanuel Barthe
documentaliste juridique, veilleur, spécialiste des données juridiques publiques, testeur, webmestre

Notes

[1User experience.

[2Avec le Journal d’un avocat (Me Eolas) lui aussi commencé en 2004, j’anime donc un des plus anciens blogs juridiques français.

[3Je fais toujours bénéficier les utilisateurs internes de ma structure de mes découvertes, avant de les publier — et encore, pas toutes.