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Logiciels anti-plagiat gratuits et payants : une sélection

Le plagiat existe. Voir, pour preuves, celles amassées par le site de référence sur le plagiat — la contrefaçon peut-on dire aussi — dans le milieu universitaire (thèses notamment) : Archéologie du copier-coller a été maintenu jusqu’en 2016 par un enseignant, Jean-Noël Darde, maître de conférence à l’Université Paris 8. Il y a presque 20 ans déjà, Le Monde et Le Figaro publiaient des articles sur le phénomène en France [1]. En 2015, le doyen de l’Université de Reims a envoyé ce courrier à ses étudiants. En 2016 encore, deux affaires défraient la chronique aux Etats-Unis [2]. Plus récemment, à l’été 2020, Arash Derambarsh, avocat et élu de Courbevoie, voit sa thèse de droit annulée pour plagiat [3]. Voir aussi cette excellente vidéo de Factu (Le Figaro) de vulgarisation sur le plagiat universitaire et la lutte contre lui.

MémoireOnline notamment, facile d’accès et gratuit, est une source classique de plagiats universitaires. Au primaire et même au secondaire, c’est Wikipedia — hélas — la grande source de plagiat.

Réalisé avec keepcalm-o-matic.co.uk

Des outils anti-plagiat gratuits mais très limités

Voici des outils gratuits recommandés (dans l’ordre décroissant de performance sur du français) suite à un test personnel sur un document que l’on m’a soumis pour vérification en 2017 :

  • PlagScan
  • plagium
  • Positeo
  • Google.fr : l’outil rapide de base, dès qu’on a un doute. Mais qui ne permet ni exhaustivité ni de vérifier de grosses masses de texte (32 mots maximum [4]).

Et vu l’avis de Fidel Navamuel, je pense qu’on peut ajouter à la liste supra Free Plagiarism Checker.

Je vous encourage à copier-coller vous-même de gros extraits d’un document dans ces outils pour vous faire votre propre idée [5].

Des outils anti-plagiat professionnels payants, qu’il faudrait adapter aux IA génératives

D’autres outils recommandés et plus puissants existent mais sont payants (dans l’ordre décroissant de réputation d’efficacité sur des documents français) :

Notez bien que depuis l’arrivée des IA génératives gratuites comme ChatGPT, Microsoft Copilot ou Gemini (ex-Bard), ces applications, sauf (en partie seulement semble-t-il) Turnitin, ne détectent pas les productions de ces chatbots. D’autant que des API spécialisées comme les IA génératives de paraphrase comme QuillBot, Spinner Chief 6, WordA, The Best Spinner, Prepostseo, Chimp Rewriter, Neuralwriter, Language Tool, Paraphrase Tool, Smodin, Editpa, Paraphraser.io, etc. sont apparues. Ce sont alors des outils différents et plus récents qu’il faut employer, comme Copyleaks ou Undetectable.ai. Mais même eux peuvent se faire avoir.

Pour aller plus loin

Comparatifs et listes de logiciels de détection de plagiat :

Pour comprendre comment ces logiciels détectent la fraude — oui, c’en est [7], passible de sanctions [8] —, regardez la page How Do We Detect Plagiarism ? de PlagiarimsCheck.org. Je ne pense pas que tous les petits secrets de détection de ces logiciels y soient donnés, mais au moins les règles de base.

Enfin, pour comprendre les raisons qui peuvent inciter au plagiat et le favoriser [9], voir l’excellent cours (PDF, 37 pages) et tutoriels vidéos de Rémi Bachelet (ingénieur et enseignant chercheur à Centrale Lille), disponibles en licence Creative Commons.

Le cours et les vidéos de R. Bachelet expliquent aussi comment éviter le plagiat aux étudiants qui peuvent parfois le commettre sans s’en rendre compte ou se mettre dans des situations qui les y conduisent, par exemple en se mettant au travail à la dernière minute. On peut aussi lire (plus court) le Petit guide sur le plagiat (PDF, 8 pages) publié par l’Université de Reims.

Emmanuel Barthe
bibliothécaire documentaliste juridique, qui eut autrefois une partie de son site contrefait ...

Notes

[1De plus en plus créative, la fraude aux examens est durement punie par Luc Bronner, Le Monde 1er mars 2005. Grandes écoles : des sanctions sévères contre le plagiat par Aude Sérès, Le Figaro 25 avril 2008.

[2Quand des scientifiques se volent entre eux par Pierre Barthélémy, blog Passeurs de sciences 18 décembre 2016. Une fraude scientifique ébranle une grande université américaine par Pierre Barthélémy, blog Passeurs de sciences 7 septembre 2016.

[3Arash Derambarsh voit sa thèse de droit annulée pour plagiat, par Valérie Mahaut, Le Parisien, 26 juillet 2020.

[4What is the maximum character limit on a search query in Google ?, Google Search and Assistant Help Forum 14-15 janvier 2017

[5NB : CopyTracker, seul logiciel open source anti-plagiat cité sur le Net, a été développé par Rémi Bachelet à Centrale Lille (voir en fin de cet article), date de 2008 et n’a pas été mis à jour depuis. Il ne fonctionne qu’en local (il faut donc l’installer sur un ordinateur), a priori sous une version de Windows d’époque (sous Windows 7 64 bits, je n’ai pas réussi à le faire fonctionner), ne bénéficie plus d’aucun suivi ni de manuel et ne gère que l’ancien format Word .DOC, le HTML et le PDF. A éviter malheureusement, donc.

[6Le service de détection de plagiat de Scribbr est destiné aux étudiants et chercheurs, pour qu’ils puissent vérifier que leur mémoire, thèse ou article "n’emprunte" pas un peu trop. Et leur éviter de se faire épingler par leur institution. Le modèle commercial normal de Turnitin est de se vendre à une institution académique, pas à un particulier. D’où l’intérêt de Scribbr.

[7Plus précisément, c’est une fraude universitaire, académique et une faute non seulement civile (contrefaçon) mais aussi administrative.

[9Le plagiat commence tôt, au moins dès le lycée. Voir : Le plagiat, nouvelle plaie des examens, Le Parisien 2 mai 2015.