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Guide FNUJA de l’avocat et du numérique
Quelle offre cloud ? Puis je faire une newsletter par e-mail ?

Notre collègue Carole Guelfucci signale cette parution :

Guide de l’avocat & du numérique 2014-2015 / Commission Nouvelles technologies FNUJA, 1ère éd., 25 pages (mis en ligne le 17 novembre 2014).

En accès libre et gratuit (PDF) sur le site de la FNUJA et présenté et commenté en partie par Carole sur son nouveau blog Serendipidoc.

A noter que Carole avait déjà publié sur son site ce billet complémentaire : Les 6 rubriques indispensables d’un cahier des charges de création ou de refonte d’un site internet de cabinet d’avocats.

Le guide répond à des questions comme :

  • Est-ce que je peux enregistrer un nom de domaine www.monnomavocatdivorce.fr ?
  • Puis-je faire référence aux clients institutionnels qui me font confiance sur mon site internet ?
  • Combien coûte un site internet ?
  • Puis-je mettre en ligne une décision de justice favorable à un de mes clients ?
  • Pour travailler à distance puis-je mettre mes données dans le cloud (i-Cloud, Google Drive ou Dropbox) ?
  • Est-ce que je peux travailler en toute confiance sur des sites d’intermédiation en ligne avec des internautes ?
  • Puis-je proposer un service ciblé à un prospect par e-mail ?

Mes remarques :

 Le comparatif des solutions de cloud (hébergement en ligne des fichiers informatiques) réalisé par la FNUJA :

  • présente deux offres peu connues [1] :
    • hubiC, proposée par l’hébergeur OVH depuis 2011
    • et Wuala (propriété de la société française de disques de stockage LaCie), qui semble plus sécurisée que la plupart des autres. Toutes deux reposent sur des serveurs basés en France (hubiC) ou en Europe (France, Allemagne, Suisse) (Wuala). Le fait que les serveurs sont basés en France peut éviter les pressions des services américains ... mais pas forcément ceux des français [2]. L’avantage de Wuala de ce point de vue est que les règles de protection des données suisses sont très exigeantes et surtout qu’il charge différents segments d’un fichier sur différents serveurs, ce qui rend impossible de savoir quels segments appartiennent à quel utilisateur. En revanche, Wuala n’a plus d’offre gratuite et surtout est assez cher face à la concurrence
  • mais oublie au minimum :
    • l’offre de SpiderOak, le seul cloud recommandé par l’ex-agent de la NSA Edward Snowden. Certes, les serveurs de SpiderOak sont basés aux Etats-Unis. Cependant, tout comme Wuala, SpiderOak crypte les données non seulement pendant leur transfert (ce que font les autres services de cloud) mais aussi sur le serveur distant. Mais tout comme Wuala, son code n’est pas open source et ne peut donc pas être vérifié
    • le service allemand de cryptage de fichiers BoxCryptor [3] : disponible sur ordinateur et sur mobile. Il est gratuit pour un usage personnel (donc sans partage de fichiers)
    • et que ce qu’il présente comme des solutions de cloud sont en réalité de natures différentes : soit serveurs à louer (1&1, Amazon Cloud Drive), soit synchronisation et sauvegarde (le plus complet et le plus pratique : Google Drive, Copy, Wuala), soit sauvegarde (hubiC). hubiC est de facto une solution de sauvegarde, car sa synchronisation ne fonctionne pas bien [4])
  • pour les autres offres et une évaluation plus complète de Google Drive, voir notre article Mettre ses fichiers ou ceux d’un groupe dans le cloud : quelle application choisir ?.

 Le Guide donne une information importante : face aux risques présentés par les clouds non souverains, « le Bureau du Conseil National des Barreaux, avec le concours de la Commission Intranet & Nouvelles Technologies du CNB, travaille à la contractualisation avec la société SFR Business Team, pour une durée de 3 ans, d’une offre ouverte à tout avocat inscrit à un barreau français ».

 La fin de l’ouvrage tire la sonnette d’alarme sur deux aspects de la présence en ligne d’avocats :

  • la présence sur les réseaux sociaux (CV en ligne et plus) que sont LinkedIn et Viadéo. Leurs CGU stipulent en effet que l’utilisateur accorde au site une licence non exclusive d’utilisation du contenu et des données qu’il met en ligne via le site, pour le
    monde entier ...
  • la présence d’avocats dans des sites de vente de formules toutes prêtes. Là, le guide de la FNUJA est assez tranchant : lisez le dernier paragraphe.

Avec ce guide, la FNUJA publie son Livre Blanc du e-cabinet, une synthèse de ses préconisations, qui complète son Guide et permet de mieux comprendre où la FNUJA veut en venir.

Ainsi, le Livre blanc prend position sur le RPVA (les remarques entre crochets sont de nous) :

« 5- Il convient d’interdire aux sites internet extérieurs à la profession d’avocat et
prétendant à une activité juridique d’utiliser comme mot clé le vocable "’avocat" ou tout terme en lien avec les instances de la profession (CNB, CNBF, Ordre...). [...]

24- [braconniers du droit] Il convient d’encadrer très strictement la participation des avocats à des sites d’intermédiation et de leur interdire de figurer sur des sites qui proposent des services payants concurrents (information juridique, documents juridiques, prestations juridiques). Ainsi seuls les sites d’intermédiation proposant exclusivement des prestations d’avocats sans autre prestation qui pourraient leur faire concurrence sont autorisés. [...]

29- Il convient d’encourager les évolutions du RPVA vers plus de souplesse dans la gestion des droits au sein du RPVA. [NB : une nécessité pour les associés dotés de plusieurs collaborateurs et assistantes ... et pour les administratifs comme par exemple les informaticiens et documentalistes]

30- Il faut faire disparaître les usages locaux et revenir aux principes directeurs du
procès tels que prévus dans le code de procédure civile. »