Former les étudiants en droit et les jeunes juristes aux recherches : faut-il jeter le papier ?
... A t-il pour autant gagné les poches des structures ?
Plan
Un débat sur la formation des étudiants américains à la recherche en droit
Le débat papier c/ numérique
Les réponses américaines rejoignent celles des documentalistes français
Les purement pro-électronique passent à côté des aspects financiers et des rapports de force entre éditeurs et clients consommateurs
Sur les préférences réelles ou non des documentalistes juridiques américains pour le support imprimé pour enseigner la recherche en droit, et sur le débat papier et/ou numérique, Edison Ellenberger, bibliothécaire-documentaliste juridique en cabinet d’avocats à Cleveland, Ohio, signale sur son blog personnel The E-LawLibrary Weblog [1] une rafale d’articles mouvementés rédigés par plusieurs de ses collègues et publiés dans AALL Spectrum, la revue mensuelle de l’American Association of Law Libraries (AALL) [2].
Edison Ellenberger résume le discours de deux de ses collègues, le premier reprochant aux bibliothécaires de ne pas enseigner avec le support favori des étudiants en droit américains, le numérique, la seconde estimant en réponse que cette préférence n’est pas aussi répandue que le premier le dit et que si le papier est souvent utilisé, c’est d’abord parce qu’il permet de mieux montrer la hiérarchisation de l’information juridique. Tous deux ont publiés leur avis dans les numéros de février et juin d’AALL Spectrum. Le numéro de juin publie également les e-mails de félicitations ou de critiques très argumentées envoyés à J. Milles.
C’est passionnant, et le résumé de ma collègue ne donne qu’une petite idée de la virulence du débat, et notamment de la véritable attaque en règle à laquelle se livre le premier auteur, James G. Milles, directeur de la bibliothèque de la Faculté de droit de Buffalo, Université d’Etat de New York. Il accuse littéralement ses collègues chargés de former les étudiants en droit, tant à la faculté qu’en cabinet d’avocats, de se voiler la face et de vivre dans le passé. Les titre et sous-titre de son article sont à cet égard très éloquents : Out of the Jungle : How to get beyond the digital v. print debate — and deal with the fact that digital won (Sortir de la jungle : Comment dépasser le débat numérique c/ papier et tenir compte du fait que le numérique a gagné). Milles écrit : « dans l’enseignement de la recherche en droit, nous devrions favoriser les ressources électroniques, à moins qu’il n’y ait un avantage démontrable et significatif à utiliser le support imprimé. »
Un débat sur la formation des étudiants américains à la recherche en droit
Commençons par mettre au clair trois points essentiels à la bonne compréhension de l’article de James Milles, que les réponses américaines publiées dans AALL Spectrum n’ont pourtant pas relevé :
- la nette préférence des étudiants américains en droit pour le en ligne est bel et bien établie et prouvée. Même si elle est locale (Université de Stanford), l’étude "Book Lovers Beware" [3] va clairement dans ce sens. Cette préférence peu raisonnée, découle à notre avis du caractère "droit au but" et ludique de l’outil qu’est la base de données en ligne. Elle est quasi-scientifiquement démontrée par les tests effectués par Lee. F. Peoples, Associate Director for Faculty, Research and Instructional Services à la Bibliothèque de la Faculté de droit de l’Université d’Oklahoma City, dans son article The Death of the Digest and the Pitfalls of Electronic Research : What Is the Modern Legal Researcher to Do ? (Law Library Journal vol. 97 (2005) n° 4 p. 611) et par la très riche bibliographie réunie par Marie Stefanini Newman, directrice de la Bibliothèque de la Faculté de droit de la Pace University, dans son article Not the Evil TWEN : How Online Course Management Software Supports Non-Linear Learning in Law Schools (Journal of High Technology Law vol. 5 (2005) n° 2 p. 183)
- James Milles a donc écrit un article largement tourné vers ses "clients" : les étudiants (les facultés de se disputent les premiers rangs des classements et les meilleurs étudiants), voire peut-être aussi ses patrons, les responsables de la Faculté et de l’Université. A ce titre, il faut citer un paragraphe clé pour bien comprendre son but et l’angle d’attaque de son article : « Mes propres discussions avec les étudiants en droit actuels suggèrent qu’ils sont beaucoup plus à l’aise que les générations précédentes avec la lecture et l’utilisation des textes en ligne. [...] ils trouvent les aides imprimées comme les tables des matières, moins intuitives que nous. Les bénéfices du support imprimé qui semblent évidents pour les bibliothécaires documentalistes juridiques entraînés ne le sont pas tant que ça pour la génération d’étudiants en droit qui arrive. »
Notez toutefois les faiblesses de ce discours. Ainsi, Milles n’avance, à titre de preuve de sa thèse, que « ses propres discussions » avec les étudiants actuels » (et non des tests ou des sondages auprès d’un échantillon représentatif d’étudiants) ». Et ces discussions ne font que lui « suggérer », pas lui prouver, aussi convaincu soit-il. Enfin, si, selon Milles, les bénéfices du support imprimé "semblent" évidents à nos collègues américains (c’est sa façon de dire qu’ils ne sont pas évidents du tout), le même verbe "sembler" est repris par Milles pour qualifier l’avis des étudiants sur le en ligne. On est donc, chez Milles, dans des impressions et ce, en dépit de la force apparente du discours de l’auteur et des reproches qu’il fait à ses collègues de ne pas prouver la supériorité du support imprimé ... On verra d’ailleurs plus loin que si cette supériorité du papier sur l’électronique (avancée par les collègues de Milles) n’est en effet pas prouvée, l’inverse (avancé par Milles) n’est pas du tout évident non plus. La situation est en fait très mitigée.
Notez aussi que J. Milles utilise pour ses titre, sous-titre, introduction et la première moitié de sa première partie, des termes choc et sans nuances, comme on construit un slogan publicitaire, alors que passé la moitié de sa première partie, des nuances font leur apparition et les termes chocs se font rares.
En somme, même s’il a très probablement raison sur la préférence des étudiants américains pour le en ligne, J. Milles a écrit un article très "marketing" où l’on doit à la fois aller dans le sens du client, lui démontrer sa propre compétence et faire en sorte qu’il se souvienne de vous et du message. De ce point de vue, son article est très réussi - le sujet de l’article de Milles porte d’abord et précisément sur la formation initiale à la recherche documentaire en droit donnée à des étudiants de première année et généralement considérés par les avocats et juristes américains ("lawyers") comme très insuffisante et peu orientée vers la pratique. C’est en fait là que Milles veut arriver et c’est là que sa critique est pleinement convaincante.
Une telle critique est hélas valable aussi en France : la formation des étudiants en droit à la recherche documentaire est souvent limitée faute de moyens. Ce n’est pas pour dire que rien n’est fait : de multiples initiatives existent (les sessions de formation à la documentation électronique pour les disciplines juridiques assurées par Marlène Delhaye, bibliothécaire à l’Université Marseille III, celles du CERDOC à la BIU Cujas, par exemple) et arrivés en 5e année de droit (doctorat, ex-DESS et DEA), les recherches nécessaires aux étudiants pour leur mémoire ou thèse les amènent à acquérir sur le tas et par la pratique, une assez bonne culture documentaire. Mais dans l’ensemble, en tant que documentaliste juridique dans le privé, je dois souvent mettre certaines bases en place lorsque je donne leur formation initiale aux jeunes stagiaires.
Le débat papier contre numérique
Un débat non entièrement transposable en France
Passons maintenant au débat papier et/ou électronique. Il faut d’abord signaler que le débat n’est pas entièrement transposable en France, pour plusieurs raisons :
- la formation des étudiants américains à la recherche en droit est très différente de celle en France : par exemple, elle commence dès la fin de la première année, les étudiants effectuant des recherches de documents dans les cabinets d’avocats, alors que les stages en cabinet d’avocats en France ne débutent pas avant la maîtrise et plutôt, en général, au niveau DESS/DEA, donc à la 5e année d’études
- les pays de common law, avec leur système de "case law" (la règle du précédent jurisprudentiel s’impose au juge), auquels appartiennent les Etats-Unis, donnent une suprématie à la jurisprudence, inédite dans nos pays de droit latin où la doctrine est nettement plus importante. Certains arguments de Milles ne peuvent donc pas porter en France, comme celui-ci : « la source la plus utilisée pour les recherches — les documents primaires — est presqu’exclusivement utilisée au format électronique »
- l’évolution vers le en ligne aux Etats-Unis est bien plus avancée qu’en France, que ce soit dans les entreprises, les cabinets ou les Universités.
Mais pour le reste, l’évolution vers le en ligne est en cours en France, un débat discret mais similaire y existe et nombre de faits et d’arguments employés dans ces articles peuvent se retrouver de ce côté-ci de l’Atlantique.
Les réponses à la thèse de Milles
La principale réponse à l’attaque de James Milles est apportée par Joan Shear, bibliothécaire-documentaliste à la bibliothèque de droit du Boston College à Newton, Massachusetts : Elevating Form above Substance. Elle marque clairement un point lorsque, loin de nier que les étudiants américains sont passés au en ligne, elle complète :
- « La recherche ne devrait pas commencer par un choix entre en ligne et support imprimé, elle devrait commencer par un objectif de recherche clair »
- « nous avons à former les étudiants aux systèmes existant d’organisation de l’information de manière à aider les gens à trouver les autorités juridiques qui ne peuvent être aisément retrouvées par une recherche par mots-clés. Les recherches sont fondées sur des concepts et des relations, pas sur du vocabulaire. »
Cet deux points (l’un des deux formats n’est pas fondamentalement meilleur que l’autre et l’impératif de formation aux ressources électroniques) sont quasi-scientifiquement constatés par Lee F. Peoples, dans son article précité The Death of the Digest and the Pitfalls of Electronic Research : What Is the Modern Legal Researcher to Do ?, où il relate les tests comparatifs qu’il a effectués avec des étudiants américains en droit. Les résultats de ses test ne vérifient pas l’hypothèse selon laquelle — en droit américain — les ressources électroniques sont supérieures à celles papier pour trouver de la jurisprudence pertinente, n’est pas vérifiée [4]. Les étudiants eurent légèrement plus de succès pour répondre aux questions de recherches de faits spécifiques (jurisprudence) avec les "digests" (c’est-à-dire les ouvrages à mise à jour qui classent et compilent la jurisprudence dans une matière). Mais en sens inverse, ses tests ne vérifient pas non plus l’hypothèse selon laquelle les "digests" papier étaient supérieurs aux ressources électroniques pour la recherche des règles de droit. Enfin et surtout, Peoples constate que les étudiants qui avaient préalablement reçu une formation aux ressources (papier aussi bien qu’électroniques) se sortaient mieux des tests que les autres. Il plaide in fine pour que les bibliothécaires juridiques américains s’investissent plus dans la formation sur les bases de données, intègrent la culture juridique numérique dans le cursus universitaire, évaluent les produits électroniques [5] et réclament les améliorations nécesaires pour améliorer les performances de leurs étudiants.
Deux autres réponses importantes :
Celle d’un praticien, dans le privé, de la recherche de haut niveau en droit : Michael Ginsborg est "research analyst" chez Howard Rice Nemerovski Canady Falk and Rabkin. Même si son point de vue est moins développé que celui de sa collègue Joan Shear, il me semble aller encore plus droit au but. M. Ginsborg, non sans humour, tranche le débat sous un angle financier : « Malheureusement, le loyer des services commerciaux en ligne et les conditions contractuelles d’accès déterminent souvent si oui ou non nous avons un "avantage démontrable et significatif à utiliser le support imprimé" - au moins quand nous pouvons choisir entre les formats papier et en ligne de la même ressource. Milles semble surestimer le rapport efficacité-coût des alternatives commerciales en ligne au support imprimé. » M. Ginsborg note par exemple que dès que l’utilisation d’un traité — comme le Nimmer sur la propriété intellectuelle, l’équivalent de notre Lucas — devient fréquente, l’abonnement à plusieurs exemplaires et le coût de l’espace sur les étagères sont justifiés, même aux tarifs "discount" de Lexis.com. Il termine ainsi : « Les étudiants qui apprennent la recherche en droit ne devraient-il pas aussi apprendre à utiliser les ressources de la façon la plus économe ? [...] En tant que consommateurs de ce que les éditeurs juridiques vendent, ils ont également besoin d’un cours sur l’économie de l’édition juridique. »
Et celle de David A. Westbrook, professeur de droit dans la même université que J. Milles, et qui explique tranquillement que « le papier possède certains avantages pour réfléchir » et estime qu’on « pourrait commencer à penser aux fonds de la bibliothèque d’une manière plus qualitative et en tant qu’espaces qui facilitent la lecture ou, plus largement, des collégialités textuelles » — en un mot : la construction et le partage du savoir. Ce souci n’est il pas important, en ces temps de "knowledge management" (gestion de la connaissance) ?
Les réponses américaines rejoignent celles des documentalistes français
Ce propos de D. Westbrook rejoint un de mes soucis récurrents, dans une époque où l’information nous submerge et où tout nous pousse à aller vite, de plus en plus vite — et in fine ... parfois trop vite. Aller vite, oui. Se tromper ou rester à la surface des choses parce qu’on va trop vite, non. Gardons les outils nécessaires pour réfléchir et non dépendre aveuglément et de plus en plus de sources d’information que nous ne ferons bientôt plus que répéter mot à mot. Les avocats et les autres juristes libéraux ou en entreprise ne resteront pas longtemps payés à ne rien faire d’autre que répéter les brèves d’éditeurs ou les attendus de la toute dernière jurisprudence. Le droit tel qu’il s’exerce au quotidien n’est pas un produit factuel mais le résultat de la réflexion d’êtres humains.
Les réponses pro-Milles sont brèves et surtout du style "Merci d’avoir dit la vérité" ou "Merci pour votre dynamisme". (Personnellement, LA Vérité, je ne sais pas ce que c’est.) On trouve aussi en France des partisans sincères du presque tout en ligne.
A titre personnel, tout en étant moi-même très utilisateur et partisan du en ligne et formateur sur ce support, je répondrais volontiers à James Milles que vivre avec son époque n’oblige pas à en suivre certains travers et à ne plus utiliser un support qui a ses avantages relatifs. Je dirais même que notre rôle de conseil nous oblige à prendre ce recul et cette voix un peu discordante.
Chaque support a ses avantages pour la recherche et pour la consultation, comme je l’explique dans mon article Papier contre numérique ou papier avec numérique ?. Sans même parler d’un avantage du support imprimé que la plupart des utilisateurs ignorent — sauf quand ils sont également les payeurs : le papier est nettement moins susceptible de "coincer" ses acheteurs dans des hausses de prix continuelles, parce qu’il ne se présente pas en offres globales ou packagées et qu’’il entraîne moins d’effets de dépendance. Le papier est peut-être moins attirant, mais il est également plus confortable, plus durable et, le plus souvent, moins cher in fine.
La deuxième remarque de Joan Shear sur la nécessité de former les étudiants « aux systèmes existant d’organisation de l’information » me fait penser à ce que je ne cesse de rappeler à mes étudiants en matière de recherche sur Internet ou tout autre format/outil : l’étape 0 (zéro) d’une recherche, celle par laquelle on doit débuter, c’est de définir sa recherche de manière détaillée (niveau du lecteur - mots-clés et synonymes documentaires - juridiction - période - sources du droit à utiliser - grands noms et organisations faisant autorité dans le domaine - contexte/but final de la recherche). Foncer sur le en ligne aboutit en pratique à lire des kilomètres de pages, corriger beaucoup ses mots-clés, revenir en arrière ... Au final : une perte de temps, l’inverse de ce qu’on était censé gagner.
Par ailleurs, rien n’empêche les juristes et les documentalistes de chercher à promouvoir des accès en ligne proches des avantages du papier, que ce soit au niveau des fonctionnalités ou du prix. Milles le dit lui-même. Et historiquement, ce sont les documentalistes qui ont poussé au passage au numérique. Dès lors, son titre insultant, selon lequel le papier serait « la jungle », donc attardé, et l’électronique la civilisation, ce titre est inutile et qui plus est, faux. Cela dit, j’ai déjà noté plus haut que ce titre avait une vocation quasi-publicitaire — et donc provocatrice — évidente.
Les purement pro-électronique passent à côté des aspects financiers et des rapports de force entre éditeurs et clients consommateurs
Milles aurait travaillé comme commercial chez un éditeur que son article n’aurait pas été très différent. Il note favorablement, par exemple, les centaines de milliers de liens créés par les éditeurs. En soi, très bien. Equivalent des notes de page, améliorées même, gain de temps, facilité de recherche, réutilisation du réflexe acquis par les juristes surfant quotidiennement sur le Web. Mais Milles ne va pas jusqu’au bout de l’analyse, c’est-à-dire qu’il ne parle pas des conséquences de ce type démarche sur le plan commercial et financier. Là, je rejoins entièrement les propos de Michael Ginsborg. En effet, avec ces liens, des éditeurs prétextent alors que le produit est global ou rien du tout — ce qui est faux, car ils savent parfaitement, sur un plan technique aussi bien que commercial, cloisonner une base au sein d’une plateforme numérique en ligne. D’autre part, si le juriste possède ailleurs les sources liées, quel avantage pour lui ? Uniquement le gain de temps. Pour le reste, il a acheté un doublon. Il n’a qu’à résilier l’autre abonnement. Ah bon ? Même s’il est peu cher ? Même si le nouvel abonnement est global ou rien du tout et coûte très, très cher et va coûter de plus en plus cher ? Les choix technologiques ne sont pas neutres, il serait temps que Milles s’en rende compte. Mais peut-être préfére t-il, pour les raisons de marketing évoquées plus haut, ignorer cet aspect des choses.
Constater que les utilisateurs et le monde d’aujourd’hui sont majoritairement passés au "online" (en ligne) ne change rien aux rapports de force éditeurs-clients ni aux soucis de rapports qualité réelle-coûts réels. Il suffit de voir, dans le projet de loi relatif au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information qui doit transposer en droit français la directive européenne sur le droit d’auteur, l’absence totale de reprise des nombreuses exceptions permises par la directive. Et notamment de celles en faveur des bibliothèques et de l’enseignement universitaire, absence dénoncée par les associations de professionnels de l’information. Voir aussi l’émergence des techniques DRM de protection numérique — bientôt juridiquement inviolables. Et, cerise sur le gâteau, la concentration incessante dans le milieu de l’édition scientifique, à laquelle le juridique n’échappe pas [6].
Du point de vue des rapports de force et de celui d’une recherche efficace et équilibrée, James Milles ne prend pas en compte toutes les réalités et tous les enjeux. Ce qui me ferait volontiers réviser le titre de son article. Si l’on suit son point de vue jusqu’au bout, en effet, ce n’est pas "Out of the jungle" qu’il faut écrire mais "Into the jungle" [7] ...
Emmanuel Barthe
documentaliste juridique et acheteur de documentation juridique
Le billet de Edison Ellenberger :
Legal Research Debate in AALL Spectrum / Edison Ellenberger, The E-LawLibrary Weblog 2 juin 2005
Les articles et réactions sur AALL Spectrum :
Out of the jungle : http://www.aallnet.org/products/pub...
Les réactions : http://www.aallnet.org/products/pub...
Notes
[2] AALL Spectrum est disponible gratuitement, depuis son numéro de février 1998, au format PDF sur le site web de l’AALL : http://www.aallnet.org/products/pub_spectrum.asp
[3] Book Lovers Beware : A Survey of Online Research Habits of Stanford Law Students / Erika V. Wayne, J. Paul Lomio, Robert Crown Law Library, Legal Research Paper Series, Research Paper No. 2 juin 2005 (PDF).
[4] C’est-à-dire, puisqu’on est ici en pays de common law, des décisions contenant des faits similaires à ceux recherchés.
[5] Pour une application pratique de cette recommandation d’évaluer les ressources numériques, voir le site web du New England Law Library Consortium (NELLCO), un consortium de bibliothèques juridiques américaines.
[6] Sur la concentration des éditeurs juridiques français, lire notre article Francis Lefebvre rachète Dalloz.
[7] "Out of the jungle" : "Sortir de la jungle". "Into the Jungle" : "Entrer dans la jungle".
Commentaires
1 commentaire
Jeter le papier ? Certainement pas, pour les L1, L2 et L3 !
Maintenant que j’ai intégré une BU comme bibliothécaire chargé des collections en droit, j’ai la preuve personnelle et directe de ce que j’écrivais il y a plus de 10 ans :
Dans ma BU, les étudiants de la 1ere à la 3e année utilisent principalement, et pour pas mal d’entre eux uniquement, des ouvrages et Codes papier. Mieux : ils en réclament. Leurs enseignants idem ! Quant à moi, bibliothécaire formateur à la recherche documentaire en droit, je reconnais que vanter les avantages des Jurisclasseurs sans JCl sous la main s’approche de l’ésotérisme. Et que former à l’utilisation de la recherche par mots sur l’index alphabétique d’un Mémento pratique Francis Lebvre ou la table des matières d’un Lamy, sans avoir en bibliothèque un ou deux exemplaires papier de ces ouvrages [1] s’apparente à mission impossible.
Tant et si bien qu’on envisage cette année, à la fois :
Pour les Masters, la problématique est différente. Confrontés à plus d’exigence, notamment l’obligation de rédiger un mémoire, ils ont dans la plupart des cas une pratique basique mais réelle des plateformes en ligne des éditeurs. L’intérêt du papier, pour eux, se déplace vers des traités rares et des travaux et thèses qu’ils risquent de ne pas trouver s’ils ne les ont pas sous les yeux dans les rayons. Surtout vu le peu de thèses en droit disponibles librement en version électronique et le nombre encore plus faible d’entre elles qui sont correctement selecrionnées et signalées.
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