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Encore plus de moteurs et encore plus de formation et de "machine à café"
Bib/doc not dead

Selon Gaël, citant David Nicholas au colloque Ressources électroniques académiques : mesures et usages des 26 et 27 novembre 2009 à Lille [1], Google nous (les bib/doc) a tuer.

Vraiment ? Si, lors du même colloque, Helle Lauridsen (Summon manager, EMEA, SerialsSolutions) pose la question Are libraries dead ?, elle apporte une réponse au défi posé par les moteurs : selon elle, recherche fédérée [2] et boîte de recherche unique à la Google sont les solutions. Des moteurs pour accéder à des ressources internes, sélectionnées et mieux décrites que dans les bases en ligne. Plus de moteurs, en quelque sorte. Une réponse normale, vu ce qu’Helle Lauridsen vend, mais pas fausse. Bien vu même. Mais à compléter.

J’ajouterais : de la formation, de la formation et encore de la formation [3].

Parce qu’on ne peut prétendre faire des études de haut niveau, rédiger un mémoire, une thèse, un article, faire de la recherche, rédiger des conclusions dans un méga-contentieux, gagner un procès perdu d’avance ... sans savoir chercher. Les meilleurs dans une matière sont aussi ceux qui savent le mieux y chercher ou qui ont une équipe pour cela. Avec, souvent, tiens donc, un documentaliste dedans.

Parce que l’info pertinente n’est pas forcément dans les résultats d’un moteur de recherche. Parce qu’être dépendant d’une interface ou d’un moteur, aussi (soi disant) "intelligents" soient ils, c’est donc limiter sa recherche.

Parce que même si les utilisateurs préfèrent trouver plutôt que chercher, chercher intelligemment et efficacement fait partie du processus même de réflexion.

La preuve : plus un/e collaborateur/trice est brillant, plus il est intéressé par les nouveaux outils et les formations. Et plus il est formé, plus il trouve vite et du pertinent. En sens inverse, au début de la formation que je leur donne, certains de ceux/celles que je forme ne voient pas l’intérêt de cette formation. Mais il me suffit de leur montrer le bénéfice de l’utilisation du champ filetype : du grand GG pour faire monter leur attention d’un cran ...

J’ajouterais aussi : de la communication, de l’écoute, encore et encore.

"Faire la machine à café" reste un de mes favoris. Aller voir les utilisateurs. Je sais, pas mal de collègues n’ont pas le temps. Alors : enquêtes de besoin, sondages sur l’utilisation des ressources, tests. Mais quand même : discuter directement avec les utilisateurs. Interroger une minorité suffit souvent pour se faire une idée correcte.

C’est lors de ces discussions que les besoins émergent le mieux, que des demandes inédites se font.

Le meilleur moteur de recherche, c’est l’être humain. Et le documentaliste a un rôle différent mais complémentaire de celui des utilisateurs. Il est l’expert en recherche, le formateur, l’animateur et le communiquant. Vous avez déjà vu une bonne équipe de foot sans entraîneur ?

Emmanuel Barthe
documentaliste juridique

Notes

[1D. Nicholas est directeur du Department of Information Studies de l’University College London (UCL), et le directeur de l’UCL Centre for Publishing et du groupe de recherche CIBER. Son intervention au colloque : Consommateurs numériques : chercheurs virtuels. Il a dirigé Digital Consumers : Reshaping the information professions, Facet Publishing août 2008.

[2La recherche fédérée indexe tant les catalogues que les ressources en texte intégral dans un méta-moteur unique.

[3Voir notre intervention vidéo et sa retranscription : Bases de données juridiques : pourquoi se former ?.