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Des tutoriels sur la recherche web avec Google par Google

Des tutoriels sur la recherche Web avec Google par Google : il y en a un paquet, du très didactique, progressif et découpé aux vidéos pour les doctorants, professionnels et utilisateurs avancés, c’est en anglais uniquement et ça s’appelle Google Search Education (education ici dans son sens anglais de formation/enseignement). Mes "préférées" : Power searching, Beyond the first five links, Modern search literacy, Assessing authority, Successful queries 1 [1] et 2.

Commentaires :

  • les vidéos sont d’anciens webinars (formation à distance, en direct et en ligne) datant de 2011, ce qui les rend assez bavardes
  • attention : à regarder impérativement en HD (haute définition), avoir une heure devant soi pour chaque vidéo, prévoir des enceintes audio, d’anticiper un chargement lent (normal vu la taille) et une lecture parfois heurtée et de s’ennuyer parfois — mais là, c’est facile : il suffit de faire avancer la vidéo ;-)
  • les méthodes de recherche expliquées sont largement applicables aux autres moteurs de recherche généralistes du Web
  • un remarquable effort de la part de Google, qui illustre assez bien que chercher vite, avec précision [2] et de manière exhaustive est difficile, demande beaucoup d’entraînement et une connaissance intime de la matière et de son vocabulaire. Google reconnaît là que la plupart des utilisateurs de moteurs de recherche web ne vont pas au-delà des 5 premiers liens et utilisent très peu les fonctions/paramètres avancés, comme, par exemple, les réglages sur la gauche de l’écran ("left hand panel") de GG [3]
  • tous les goûts sont dans la nature. Personnellement, pour ce qui est de former des utilisateurs professionnels, notamment les juristes, je trouve plus efficaces les formations en personne et les "tutos" plus synthétiques, en "bullet list" et tenant sur une ou deux pages A4 maximum [4]. Les vidéos signalées supra le sont surtout pour les documentalistes, veilleurs et formateurs
  • ces tutoriels ne sont pas vraiment adaptés aux problématiques de recherche du droit français.

Je ne résisterai pas à une ultime remarque : Google ne peut démontrer cette puissance de recherche que parce que tant de webmestres, sociétés, sites, blogs :

  • laissent leur site en accès libre (pas de mot de passe) et gratuit
  • et laissent GG indexer toutes leurs pages.

Dès qu’un acteur devient jaloux/n’a pas ou peu besoin de comm’ ou de pub/veut rester discret/ressemble à un concurrent/a un business propre rentable tout seul, il a tendance à fermer sa porte à Google. Comme Twitter, par exemple, qui n’a pas renouvelé son partenariat avec GG et ne laisse que deux semaines de tweets maximum dans son propre moteur. Les sites web des journaux tentèrent d’en faire autant. Ils ont largement reculé, mais pas totalement et pas tous [5]. Les dictionnaires grand public tendent à passer en accès libre et gratuit (exemple : Larousse), pas les spécialisés. Les encyclopédies divergent. Quant aux autres éditeurs non presse (éditeurs scientifiques et techniques, médicaux, de littérature), ils se gardent bien (cf l’affaire Google Books) de confier gratuitement leurs contenus à l’ogre de Moutain View (comme certains l’appellent parfois), contre de si maigres revenus publicitaires :

  • voir par exemple les propos francs et précis d’un web-marketer français, blogueur depuis juillet 2010 sur Ton Web Marketing.fr et auteur d’un ouvrage sur le sujet : « Pour espérer avoir un revenu correct, il faut avoir un trafic énorme, et ciblé, sur votre site. (Donc Google ne rapporte que des miettes si vous n’y connaissez rien en acquisition de trafic. 10 000 visiteurs par mois est un bon chiffre, mais ça représente entre 30 et 100 euros par mois seulement, selon vos performances et votre marché.) »
  • citons aussi la page What is the AdSense revenue share ? de Google : « Pour l’affichage d’annonces avec AdSense for Content, les éditeurs [autrement dit, les propriétaires du site] reçoivent 68% du montant que Google recueille chez les annonceurs. Pour AdSense for Search, les éditeurs reçoivent 51% du montant venant des annonceurs. [...] Nous ne divulguons pas la part des recettes pour les autres produits AdSense » (traduction par nos soins)
  • vu de chez les webmestres de petits sites (de quelques centaines à quelques milliers de visiteurs par mois) : « Ca paye l’hébergement (ou un peu plus) » (soit 100 à 200 euros par an).

Je me demande : quels acteurs pourront, dans un avenir pas si lointain, continuer à laisser indéfiniment leur contenu en accès libre et gratuit ?

Notes

[1A 35:40, dans cette vidéo vol. 1, on trouve mention de la fonction Translated foreign pages (colonne de gauche) — fonction qui peut avoir des limites — et de la possibilité de changer le couple de langues, puis la fonction timeline. Déjà vu ailleurs, mais le webinar les montre de façon très intéressante.

[2On parle aussi de "pertinence des résultats" (en anglais : relevancy/relevant results).

[3Mieux : Writing successful queries vol. 1 recommande sur certaines (personnellement, je dirais beaucoup) questions de changer de média. De sortir des moteurs et des bases de données. Autrement dit, prendre son téléphone, passer à une bibliothèque, contacter un expert ou un collègue par mail. Toutes choses où on n’utilise pas l’onglet Web de Google ... Autre chose : un webinar souligne que souvent, il faut s’arrêter de chercher pour réfléchir sur/à ce qu’on cherche

[4Ce qu’on appelle une cheat sheet en anglais.

[5Cf Le Monde, Libération, les Echos qui laissent derrière le mur du payant ("pay wall") une partie plus ou moins important de leurs articles — pas les dépêches AFP, ce qui à mon avis leur porte globalement tort.