Appuyez sur Entrée pour voir vos résultats ou Echap pour annuler.

Presse, édition juridique : qu’est ce qui permet/justifie de faire payer ?

Deux articles à signaler (merci Jean et la liste Juriconnexion) qui expliquent pourquoi une information juridique ou journalistique peut devenir payante sur Internet :

 Presse en ligne : à chacun son paywall / David Legrand, NextInpact 24 décembre 2014 (accès réservé, justement)

 Huit valeurs qui justifient une information numérique (juridique)... payante (PDF) / Fabien Girard de Barros, directeur de la publication, éditorial de la Lettre juridique Lexbase n° 595 du 18 décembre 2014

Extraits :

« Et, les éditeurs juridiques dans tout cela ?.../… Une chose est certaine : la profusion de l’information gratuite et celle de l’offre d’accès numérique à des bases de données juridiques obligent les acteurs de cette "niche" économique — de 250 millions d’euros tout de même — à repenser, sinon à améliorer, leur conception de la rentabilité, sinon leur business model lui-même. Quand le coeur de l’information juridique (les sources juridiques via Legifrance ou EUR-Lex) est gratuit ; quand le traitement de l’information est largement diffusé (sites officiels, blogs, réseaux sociaux, etc.) ; quand les systèmes de veille sont, eux-mêmes, gratuits ou peu onéreux [...] : que faire payer à l’abonné ? [...]

Kevin Kelly, fondateur de Wired, nous éclaire tous, lecteurs, abonnés et éditeurs (en proposant 8 valeurs justifiant le paiement de l’information juridique) :

  • l’immédiateté. Avoir accès à une jurisprudence le surlendemain de son prononcé dans son intégralité ; à son commentaire la semaine en cours ; à l’actualisation rapide de l’ensemble des bases de données concernées
  • la personnalisation [là, je serais moins affirmatif à titre personnel]
  • l’interprétation [ce que j’appelais, dans le cas de l’édition juridique : "We Want Your Doctrine"]. L’accès aux sources principales est gratuit, mais quid de leur intelligibilité ? Un arrêt de la Cour de cassation est-il compréhensible sans l’arrêt d’appel ? Et ce dernier sans sa première instance ? Avoir accès à une contextualisation et une mise en perspective exhaustive de l’information
  • l’authenticité. Avoir accès à l’analyse d’un collège d’auteurs spécialistes reconnus dans leurs matières respectives et diversifié ; être certain de la fiabilité de leur analyse parce que vous êtes certains que ce sont bien eux qui écrivent et non une cohorte de doctorants
  • l’accessibilité
  • l’incarnation
  • le mécénat
  • la trouvabilité.
    [...]
    Ces 8 valeurs génératives demandent une compréhension de la façon dont l’abondance engendre un nouvel état d’esprit", conclut Kevin Kelly. »