Lextenso Editions lance une nouvelle revue : L’Essentiel Droit des contrats
Lextenso Editions vient de lancer une nouvelle revue dans le style pas cher, court et concis du BRDA [1] de Francis Lefebvre : L’Essentiel Droit des contrats. 8 pages par mois, 97 euros par an.
C’est en fait le début d’une série titrée L’Essentiel. Selon Emmanuelle Filiberti, directrice générale de Lextenso Editions, les numéros à venir de L’Essentiel seront consacrés dans un premier temps au droit immobilier, droit des assurances et droit des procédures collectives. Une liste encore plus longue de titres est prévue si on en juge par le sommaire de l’Essentiel Droit des contrats : Bail, Banque, Concurrence, Sociétés, etc.
Premières réactions :
– Points forts :
- nickel pour le format court : les juristes raffolent déjà du BRDA
- mention très bien également pour le prix cassé (ça en fait une des revues de droit français les moins chères, si ce n’est peut-être la moins chère)
- et pour les signatures d’universitaires — moins prestigieuses que d’autres, mais ça a justement toujours été le point fort des revues du groupe Lextenso que de faire de la place aux jeunes méritants
- enfin, certains des arrêts commentés sont totalement inédits — pas même signalés par les newsletters ou les revues de Dalloz ou LexisNexis — comme Cass. com. 1er avril 2008 n° 07-11.003 ou Cass. civ. I 28 mars 2008 n° 07-10.786.
– Regrets :
- pas de version en ligne pour l’instant, pas d’inclusion donc dans le contenu du portail Lextenso.com — pas même de publicité en ligne pour son lancement. Selon Emmanuelle Filiberti, « cela ne devrait pas durer : L’Essentiel sera inclus dans le contenu de la nouvelle version du portail Lextenso.com, dès le début de l’année 2009 »
- au niveau du contenu, personnellement, je regrette que le seul contenu consiste en des commentaires d’arrêts de la Cour de cassation (à part un communiqué du Conseil de la concurrence) : pas de doctrine pure (chroniques), pas de véritable veille législative (ah si, la dernière page, mais elle est vraiment trop maigre). Emmanuelle Filiberti « souligne qu’ils ne traiteront pas uniquement des arrêts de la Cour de cassation mais aussi de décisions d’autres juridictions ou encore de législation lorsque l’actualité s’y prête »
- enfin, les arrêts datent un peu : dans le numéro de juin 2008, sont commentés des arrêts de février, mars et avril, dont les trois quarts quand même avaient été préalablement commentés par Dalloz et LexisNexis. Selon la directrice générale de Lextenso Editions, « le manque de réactivité du numéro de juin a été estompé dès le numéro de juillet (publié en tout début de mois) où la "Une", par exemple, est consacrée à la réforme de la prescription datant du 18 juin ».
– Sur le plan marketing, si on reste dans la catégorie revues juridiques, on pourait penser que ce nouveau produit marche peu sur les plates bandes des autres éditeurs — BRDA excepté, donc. Mais si on le considère comme un produit de veille et qu’on le compare donc aux rubriques Actualité des revues hebdomadaires (Recueil Dalloz, JCP) et aux newsletters en ligne des éditeurs vraiment compétents dans le même domaine du droit des obligations (Dalloz Actualité, Dépèches du Jurisclasseur, newsletter Lamyline Reflex, Lexbase hebdo Droit privé), alors il est clair que les plates bandes sont foulées et le match devient réel. Raison de plus pour faire accélérer le contenu et passer au format newsletter numérique et en ligne.
Au final, pour moi, les avantages — prix et côté pratique — l’emportent nettement, surtout s’il se confirme que l’actualité est traitée rapidement. Public privilégié : juristes solo et petits cabinets. Je recommanderais juste la création d’une version en ligne sous forme de newsletter.
Cela dit, il faut du temps pour changer les habitudes de lecture des juristes et imposer une revue. Lextenso a le temps devant lui pour faire tester son nouveau produit et l’adapter [2].
Notes
[1] Bulletin rapide de droit des affaires.
[2] Pour mémoire, le groupe Jouve auquel Lextenso Editions est indirectement lié (le groupe Petites Affiches est propriétaire de Jouve et de Lextenso) vit très largement des revenus de ses SSII éditoriale et aéronautique.